Au sein du Rap Ivoire, l’artiste Himra est visé par deux plaintes pour diffamation publique. Le producteur de musique ivoirien David Monsoh a déposé plainte contre l’artiste Abdul Rahim Bakayoko, connu sous le nom de scène Himra, pour diffamation publique.
La plainte, déposée le 10 novembre 2025 auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan Plateau, fait suite à des propos tenus par le rappeur dans son titre Yorobo Drill Acte 4. Dans son single mis en ligne le 7 novembre 2025, et qui a rapidement dépassé le million de vues sur YouTube, Himra déclare, s’adressant à un autre artiste :
« Moi je suis pédé ? Demande à David Monsoh, dès qu’il m’a envoyé coucou là, je l’ai bloqué. »
Pour l’avocat de David Monsoh, cette déclaration constitue une imputation diffamatoire sérieuse et une atteinte sexuelle présumée de son client.
La plainte souligne que ces propos, accessibles à un public large via les plateformes numériques, visent directement M. Monsoh en le citant nommément.
David Monsoh évoque un préjudice moral et professionnel
La plainte argue que dans le contexte social ivoirien, où l’homosexualité reste un sujet tabou et fortement stigmatisé, de telles allégations sont susceptibles de porter une atteinte grave à la réputation et à l’image sociale et professionnelle de David Monsoh.
Le document juridique qualifie les propos d’« injurieux, diffamatoires et homophobes ». Les conseils du plaignant fondent leur action sur l’article 60 de la loi ivoirienne relative à la lutte contre la cybercriminalité, qui réprime les expressions diffamatoires ou outrageantes diffusées via un système d’information, ainsi que sur les dispositions du Code pénal en la matière.
Selon une source proche du dossier, l’objectif de David Monsoh n’est pas de “faire taire” l’artiste Himra mais plutôt de “l’appeler à la responsabilité”. Il s’agirait d’un message adressé à toute la jeune génération d’artistes pour qu’elle comprenne que la liberté d’expression n’exclut pas la responsabilité.
L’avocat précise que son client n’est pas concerné par les “clashs et règlements de compte entre artistes”. Elle justifie que David Monsoh n’entretient “aucune collaboration, aucun contrat” avec Himra, et qu’il n’existe aucune relation professionnelle entre eux, rendant ainsi les propos d’autant plus injustifiés.
